Recrudescence des dérives sectaires : à Lausanne aussi ?

Interpellation déposée au Conseil communal de Lausanne le 13 septembre 2022

En juin 2022, l’organisme alémanique Infosekta, financé par plusieurs cantons dont Zurich ou St-Gall, publiait son rapport d’activité[1]. L’activité de conseil pour les personnes victimes de sectes ne cesse de croître. En mars 2022, en France, l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes (UNADFI) et la fédération France Victimes signaient un partenariat au vu ce qu’elles qualifient d’ « explosion des dérives sectaires »[2]. En 2021, le gouvernement français a publié un rapport conjoint des services de sécurité et de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires[3]. Il y est fait état d’une tendance de fond à la « prolifération des signalements dans le domaine de la santé et du bien-être ». Des offres de soins aux vertus supposément miraculeuses sont donc de plus en plus souvent la porte d’entrée vers l’endoctrinement sectaire. Il n’est dès lors pas surprenant que le rapport relève une recrudescence des cas en 2020 par rapport en 2019, et établisse un lien avec la pandémie de Covid-19. 

S’il n’existe pas de définition unanimement reconnue de la notion de secte ou de dérive sectaire, on peut se référer utilement à celle de la mission interministérielle susmentionnée. Il s’agit, selon celle-ci, de « la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société ». L’ampleur des dons demandés, les ruptures exigées avec l’entourage social et familial conduisant à l’isolement, les abus physiques et sexuels sont autant de marqueurs des dérives sectaires.

Plusieurs acteurs, dont les autorités françaises, relèvent par ailleurs que les grands mouvements ont perdu du terrain au profit de micro-sectes organisées autour d’individus isolés ou en petites communautés.

Le contexte post-pandémique semble donc favorable aux sectes. Le Centre intercantonal d’information sur les croyances, financé par le Canton de Vaud pour observer l’évolution du paysage religieux, n’a, lui, publié qu’une note en mars 2021 qui soulève des questions quant à l’effet de la pandémie sur les pratiques spirituelles plus qu’elle n’apporte de réponses[4]. Nous posons donc les questions suivantes à la Municipalité : 

Nous remercions d’avance la Municipalité pour ses réponses.


[1] https://www.infosekta.ch/media/uploads/JB_infoSekta_2021.pdf

[2] https://www.france-victimes.fr/index.php/presse/communiques-de-presse, communiqué du 21 mars 2022.

[3] https://www.interieur.gouv.fr/Actualites/L-actu-du-Ministere/Marlene-Schiappa-renforce-la-lutte-contre-les-derives-sectaires

[4] https://cic-info.ch/wp-content/uploads/2021/03/RAPPORT_CIC_FINAL.pdf

[5] https://www.lausanne.ch/vie-pratique/integration/prevention-racisme-et-radicalisation/prevention-radicalisation.html